Au Burundi, pour la première fois, une nouvelle rébellion contre le troisième mandat de Pierre Nkurunziza a été annoncée par l'ex-lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana, un ancien haut gradé de l'armée burundaise. Ce nouveau mouvement a pris pour nom Les Forces républicaines du Burundi (Forebu). Son but : chasser le président du pouvoir et veiller au respect des accords d'Arusha. Mais ce mouvement serait toujours en train de se chercher.

Jusqu’ici, il n’y a eu que des revendications plus fantaisistes les unes que les autres. Mais cette fois, c’est différent : la proclamation de la naissance de la nouvelle force rebelle a été faite par un ancien officier supérieur de l’armée burundaise, le lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana.

Signée du 22 décembre, la déclaration a été envoyée à plusieurs médias et journalistes locaux. Edouard Nshimirimana dit représenter les corps de défense et de sécurité burundais qui ont fui les rangs de l'armée et de la police officielle depuis la réélection de Pierre Nkurunziza. Les propos sont forts : ils dénoncent une « dictature féroce » et «un génocide rampant ». Face à un refus catégorique de tout dialogue de la part du gouvernement, les membres de cette nouvelle rébellion, le Forebu, ont affirmé n’avoir pas d'autre choix que de prendre les mesures qui s'imposent pour protéger la population.

Autre revendication : le respect des accords de paix d'Arusha et la dignité des forces de sécurité qui en sont issues. Les accords d'Arusha avaient consacré un partage du pouvoir entre Tutsi et Hutu et les corps de défense en étaient l'un des piliers. A ceux qui ont réussi le joindre par téléphone, Edouard Nshimirimana a annoncé un objectif clair : chasser Pierre Nkurunziza du pouvoir et « restaurer la démocratie ». Il dit être basé dans la province du Bujumbura rural, à la tête d'un important groupe armé.

Mais une question se pose : que représente Edouard Nshimirimana dans la galaxie des groupes armés qui opèrent désormais au Burundi ? L’ancien officier supérieur de l’armée burundaise a tenu à se présenter comme « l’un des membres de l’état-major général » de la nouvelle rébellion, la Force républicaine du Burundi. Ce groupe, qui ambitionne de fédérer tous les mouvements en guerre contre le pouvoir de Pierre Nkurunziza serait en passe de réussir son pari, selon des sources internes, qui assurent que le nom de son chef devrait être annoncé rapidement. Et de conclure, « l’union est une question de vie ou de mort pour ceux qui luttent contre la dictature de Bujumbura.»

Cet ancien responsable des transmissions dans l’armée du Burundi a rejoint de lui-même le maquis, le 26 septembre. Pour cause, il ne supportait plus les humiliations infligées au quotidien et « la violence féroce de l’état », dit-il. Aujourd’hui basé dans les collines de la province de Bujumbura, il a déjà mené plusieurs raids contre les forces loyalistes de Pierre Nkurunziza. Le lieutenant-colonel Nshimirimana serait à la tête d’un groupe armé composé de centaines de déserteurs de l’armée et de la police.

Par RFI

Mamadou Lamarana LY pour maguinee.com