Dans une déclaration faite en présence du ministre algérien des Affaires étrangères à la clôture de la 3e session du dialogue stratégique algéro-américain, à Washington, le secrétaire d’État John Kerry a salué « le rôle très important et tout à fait constructif que joue l’Algérie dans la région du Maghreb et au Moyen-Orient ». « Les États-Unis en sont reconnaissants », a indiqué M. Kerry qui a vivement « remercié » l’Algérie pour ses efforts dans la médiation et son appui pour l’accord de paix intermalien. Cet accord a été qualifié par John Kerry de « feuille de route pour rétablir la sécurité et stimuler la bonne gouvernance ainsi que la réconciliation et la justice au Mali ».

« À l’avenir, les parties maliennes doivent respecter leurs engagements de résoudre de manière pacifique les différends qui persistent et de travailler ensemble pour promouvoir la bonne gouvernance et la sécurité », a encore souligné M. Kerry qui évoque, dans ce sillage, le rôle également crucial de l’Algérie dans le règlement de la crise libyenne. Pour lui, l’Algérie a joué « un rôle de soutien fondamental dans le cadre des efforts de l’Onu pour parvenir à une solution politique dans ce pays ». Le secrétaire d’État américain affirme que la réunion récente des parties libyennes en Algérie a été un « jalon très important ». Il estime que « cela confirme le leadership de l’Algérie dans la région, mais aussi l’engagement des parties (libyennes) envers le dialogue comme étant la seule solution viable à cette crise ». Les États-Unis vont continuer d’appuyer ce processus pour une Libye stable unie et en paix, a-t-il affirmé.

Le secrétaire d’État américain assure ainsi du renforcement de la coopération sécuritaire entre les deux pays. « Les groupes terroristes constituent un défi pour nous tous et, à ce titre les États-Unis saluent l’initiative de l’Algérie d’organiser l’été prochain un sommet international sur le thème de la déradicalisation », a-t-il indiqué, annonçant que « les États-Unis vont continuer à travailler avec l’Algérie contre le terrorisme et à renforcer tous leurs aspects de partenariat sur la sécurité ».

Ce soutien franc des Américains aux efforts de l’Algérie pour stabiliser la région vient comme une réponse à ceux qui minimisent le rôle de notre pays dans la région. Dialogue stratégique algéro-américain : des résultats « positifs et prometteurs » De son côté, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a qualifié mercredi à Washington, les résultats de la 3e session du Dialogue stratégique entre l’Algérie et les États-Unis d’Amérique de « positifs et prometteurs ».

« Les résultats de cette 3e session du Dialogue stratégique entre nos deux pays sont positifs et prometteurs et donneront une véritable dynamique à notre partenariat », a indiqué M. Lamamra qui s’exprimait au Département d’État avec le secrétaire d’État américain, John Kerry, à la clôture des travaux de la réunion de ce Dialogue.

Le chef de la diplomatie algérienne a ajouté, devant la presse internationale, que ce partenariat qui est déjà « fort », est « profitable aux deux pays », se « réjouissant » ainsi d’accueillir le secrétaire d’État américain une nouvelle fois à Alger. « L’Algérie est satisfaite de l’évolution de ce Dialogue et des résultats obtenus jusqu’à présent. Votre visite en Algérie en 2014 avait ouvert plusieurs pistes pour que les deux pays puissent travailler et coopérer ensemble », a-t-il dit à la clôture de la réunion de ce Dialogue, dont les travaux avaient débuté plus tôt le matin au niveau des experts.

En ce sens, M. Lamamra a souligné que trois ans après son instauration, le Dialogue stratégique algéro-américain a eu un « impact positif et tangible » sur les relations bilatérales et ce, dans tous les domaines. « Je suis heureux de constater que nous partageons les mêmes engagements dans le but de répondre aux intérêts de nos deux pays, car notre mission consiste à élargir le champ de ce Dialogue pour en faire une structure axée sur le développement et l’action politique », a-t-il dit.

Lutte antiterroriste : Lamamra satisfait de la qualité de la coopération entre les deux pays

Sur le plan politique, Alger et Washington ont développé des « partenariats stratégiques » qui portent sur de nombreux dossiers, selon M. Lamamra, renouvelant l’engagement de l’Algérie de « renforcer sa coopération politique, économique et sécuritaire » avec les États-Unis.

 Grâce au respect mutuel caractérisant les rapports entre les deux pays, l’Algérie et les États-Unis ont réussi à maintenir un dialogue politique continu et des consultations étroites sur les dossiers régionaux et internationaux d’intérêt mutuel », a encore fait observer M. Lamamra. Enchaînant sur la lutte antiterroriste, M. Lamamra s’est dit satisfait de « la qualité et l’efficacité de la coopération entre les deux pays », ce qui constitue, a-t-il précisé « une source de satisfaction ».

« L’Algérie et les États-Unis jouent un rôle de leadership dans le domaine de la lutte contre ce phénomène transnational qui menace la sécurité internationale », a indiqué M. Lamamra, rappelant aussi que l’Algérie est membre fondateur du Forum de lutte contre le terrorisme.Il a également rappelé qu’Alger vient d’organiser une réunion du Groupe de travail sur le Sahel, ajoutant qu’elle accueillera prochainement une conférence de haut niveau, organisée par l’Union Africaine, sur le thème du financement du terrorisme. Le ministre a salué, en outre le sommet organisé dernièrement par les États-Unis sur le phénomène de l’extrémisme et de la déradicalisation, réaffirmant l’engagement de l’Algérie à lutter contre l’islamophobie. Il a souligné à ce propos que « la stigmatisation est non seulement inacceptable, mais elle a nui davantage à nos efforts collectifs de lutte contre la propagande de l’extrémisme violent ».

Un niveau sans précédent pour la coopération économique

Sur le plan économique, M. Lamamra a estimé que la coopération entre les deux pays a atteint « un niveau sans précédent », faisant référence aux derniers forums et rencontres d’ordre économique et commercial entre les deux pays. En plus de l’échange de visites entre les ministres des deux pays, M. Lamamra a considéré que l’organisation, en février dernier, de la deuxième session du Conseil algéro-américain sur le commerce et l’investissement peuvent être considérés comme des « progrès importants » Il a souligné que l’Algérie offre un « environnement favorable et propice » au commerce et l’investissement dans le but, a-t-il ajouté, d’encourager de manière « efficace » les investissements créateurs de richesses, d’emploi et de transfert de technologie.

« Le gouvernement algérien cherche à diversifier son économie nationale et a pris des mesures significatives pour améliorer davantage l’environnement (d’investissement). Nous avons déjà demandé à nos partenaires internationaux, dont les États-Unis de nous soutenir », a-t-il indiqué.

Conflits dans la région : l’Algérie réitère ses appels à des solutions pacifiques

Sur le plan international, le chef de la diplomatie algérienne, a indiqué au sujet du Mali que l’Algérie a opté pour une solution qui préserve l’intégrité territoriale de ce pays, soulignant la « nécessité » de créer les conditions nécessaires pour le développement économique du Mali. « L’accord d’Alger représente le meilleur compromis répondant aux intérêts du Mali tout en reconnaissant les revendications et les aspirations légitimes des populations du Nord du Mali », a réitéré M. Lamamra, affirmant que l’Algérie est « convaincue que l’instauration d’une paix durable au dans ce pays aura un impact positif » sur la situation globale dans la région du Sahel et sur la lutte contre le terrorisme ». Dans le même sillage, M. Lamamra a réaffirmé l’engagement de l’Algérie de « créer un Maghreb prospère, unifié et intégré », soulignant qu’« au-delà de la pure rhétorique, l’Algérie démontre par ses actes, toute sa solidarité active en faveur des pays voisins ». « Nous avons apporté notre soutien total à la Tunisie pour lui permettre d’assurer avec succès sa transition démocratique. Nous sommes guidés par le même esprit de solidarité en ce qui concerne la situation tragique en Libye », a fait observer le ministre, réitérant que « l’Algérie a constamment plaidé pour une solution politique, comme étant le seul moyen de protéger l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye ».

Il a rappelé que toute intervention militaire étrangère en Libye ne ferait qu’« exacerber davantage » le conflit, avertissant que cela pourrait « fort probablement éliminer toutes chances d’une solution politique basée sur la réconciliation nationale ». Toujours concernant la situation en Libye, il s’est dit « heureux » que l’Algérie et les États-Unis partagent le même point de vue et encouragent les efforts de l’Envoyé personnel du secrétaire général de l’Onu pour la Libye, Bernadino Léon.

Lamamra a qualifié le dialogue itnerlibyen, initié par l’Algérie, d’« étape importante d’un processus qui doit être appuyé par la communauté internationale de manière globale », ajoutant par ailleurs au sujet de la Syrie qu’il ne peut y avoir de solution militaire au conflit. Il a ainsi appelé la communauté internationale « à s’impliquer avec tous les acteurs politiques dans le cadre d’un dialogue inclusif avec pour but de parvenir à une solution pacifique à cette guerre destructive et absurde ». Pour ce qui est de la situation au Moyen-Orient, il a réaffirmé le soutien de l’Algérie à la « lutte légitime du peuple palestinien avec AL Qods pour capitale», exigeant de la part de la communauté internationale d’être « à la hauteur de ses obligations vis-à-vis du processus de paix, lequel devrait être relancé pour parvenir à une solution juste et durable ».

S’exprimant sur le Sahara occidental, M. Lamamra a indiqué que l’Algérie continue de soutenir les efforts du secrétaire général de l’Onu ainsi que son Envoyé spécial pour le Sahara occidental en vue d’une solution politique acceptable à même de permettre d’assurer l’autodétermination du Sahara occidental, conformément à la Charte de l’Onu et ses résolutions pertinentes.

« Pour l’Algérie, il n’y a aucune alternative au règlement du conflit, en dehors de l’organisation d’un référendum libre et équitable d’autodétermination du Sahara occidental », a réaffirmé M. Lamamra.

Source : impact24.info et APS