Fin du ramadan : les musulmans de France unis pour fêter lundi l'Aïd el-Fitr

Divisés pour déterminer le début du ramadan, les musulmans de France fêteront dans l'unité lundi l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois sacré de jeûne, a annoncé dimanche soir le Conseil français du culte musulman (CFCM).

"Conformément aux données que les pays musulmans nous ont transmises aujourd'hui, nous avons décidé unanimement que le jour de l'Aïd el-Fitr serait demain lundi", a annoncé le président du CFCM, Dalil Boubakeur, lors d'un point de presse à la Grande mosquée de Paris, dont il est le recteur.

Le CFCM, créé en 2003 pour représenter auprès des autorités l'islam de France mais affaibli par des querelles internes et des oppositions externes, a annoncé sa décision à l'issue d'une courte et symbolique "nuit du doute", qui doit permettre l'observation de la Lune - le calendrier musulman étant lunaire.

L'instance rejoint ainsi les choix déjà annoncés par l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, proche des Frères musulmans) et les représentants de la communauté turque, tous partisans de la détermination des dates par le calcul astronomique, non par l'observation lunaire.

Fête de la rupture du jeûne

Avant le début du ramadan, les représentants de la première communauté musulmane d'Europe (entre 3,5 et 5 millions de membres selon les estimations) avaient offert une image de division. Le CFCM avait fixé le début du mois de jeûne au 29 juin, tandis que plusieurs centaines de mosquées et associations de sensibilité turque ou liées à l'UOIF avaient invité leurs fidèles à commencer à jeûner la veille. Le mois de ramadan durant 29 ou 30 jours, il n'était pas improbable que toutes les parties s'accordent, comme ce fut déjà le cas en 2013, sur une date commune pour l'Aïd el-Fitr.

Cette "fête de la rupture" du jeûne tombe le premier jour du mois dit de "chawwal", qui fait suite au ramadan. Le fidèle est alors invité à une prière à la mosquée en début de matinée (à 09h00 à la Mosquée de Paris), à s'acquitter de l'aumône de la rupture du jeûne (Zakat el-Fitr, qui est de 5 euros par personne cette année en France) et de rendre visite à des proches et amis pour leur présenter des voeux de santé et bonheur.

Le CFCM a saisi cette occasion pour assurer les Français "de toutes convictions" de ses "prières fraternelles" afin que "notre Nation vive dans davantage de paix".

Dans un communiqué séparé, la Grande mosquée de Paris a "imploré Allah" pour qu'il "soulage tous ceux qui souffrent par les terribles épreuves qui les frappent, notamment à Gaza".