Plongée dans un piteux état et dans une situation financière désastreuse, l'entreprise EDG prend une bouffée d'oxygène. Le gouvernement guinéen et la Banque mondiale ont co-signé jeudi 03 juin 2014 un accord de financement d'un montant de 50 millions de dollars pour booster le secteur de l'énergie à Conakry et les villes de l'intérieur.

Contrat de gestion avec un nouveau opérateur

La compagnie EDG peut commencer à sortir la tête de l'eau. La Banque mondiale, qui a reçu l'approbation de son Conseil d'administration le 16 juin dernier, vient de lui envoyer un bol d'air à travers un nouveau financement de l'IDA d'un montant de 50 millions de dollars ( qui comprend un crédit de 22,6 millions de dollars et un prêt concessionnel de 27,4 millions de dollars ) pour lui permettre d'améliorer son réseau technique vétuste et de se relever de sa situation financière chaotique.

Ce financement s’inscrit dans le cadre du Projet de redressement du secteur de l’électricité, dont l’objectif est d’optimiser les performances techniques et commerciales de la société Électricité de Guinée (EDG). Cet accord s'articule sur trois axes stratégiques ( la mise en place d'un nouveau opérateur de gestion, la relance des performances techniques et commerciales et le financement d'investissements massifs dans le domaine de la modernisation et de la distribution de l'énergie )

« La productivité et la compétitivité du pays dépendent de la fiabilité de l’alimentation électrique, qui est aussi un facteur crucial pour attirer des investissements, renforcer et diversifier la production et créer des emplois, a commenté Ousmane Diagana, directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Guinée, qui a co-signé l'accord de financement au côté du ministre guinéen des Finances et de l'Economie.

Dans le pipe, le gouvernement prévoit des financements massifs devant nécessiter plus d'un milliard de dollars au profit de la relance du secteur de l'énergie en Guinée ( le barrage hydro -électrique de Kaleta, les centrales thermiques Tombo 1 et Tombo 2 ). Considérée comme le château d'eau de l'Afrique subsaharienne, la Guinée qui connait des dysfonctionnements notoires dans la distribution de l'eau et de l’électricité n'a pas toujours profité de son gigantesque potentiel hydrique qui irrigue le pays.

Cette importante ligne de financement en faveur de la Guinée, qui devrait bénéficier à 1,5 million de Guinéens (principalement dans la région de Conakry), vise à améliorer le réseau national d’électricité et les services rendus par EDG et contribuera à renforcer la fiabilité de l’approvisionnement des ménages, des entreprises, des hôpitaux et des écoles ».

 

Le MEDEF notamment la firme Bouygues , qui a séjourné récemment à Conakry en marge de la co - signature de l'accord de financement multiplié son offensive et a pris l'option sérieuse de s'adjuger des contrats de marchés sur cette enveloppe estimée à plus d'un milliard de dollars

Par Ismael Aidara