Une véritable course contre la montre est engagée par les autorités guinéennes et leurs partenaires de santé, dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS), Médecins sans frontières (MSF) et CDC Atlanta, pour tenir le délai fixé pour éradiquer le virus Ebola en 60 jours qui arrive à terme le 10 mars prochain.

Pour relever ce défi herculéen, vu le contexte de réticence qui persiste dans certaines localités comme Kindia, en Basse Guinée, où le contrôle des sujets contacts et de certains patients atteints d'Ebola poserait encore problème, la mobilisation se fait à tous les niveaux. Aussi bien le personnel de santé que les leaders d'opinion, les chefs religieux musulmans et chrétiens, sans oublier les comités de veille villageois, tout le monde joue sa partition pour vaincre la fièvre hémorragique.

Le bilan rendu public ce 23 février relève 24 nouveaux cas enregistrés à travers le pays depuis le 20 janvier, dont 4 cas à Conakry, 1 cas à Dubréka, 8 cas à Forécariah, 8 cas à Coyah, 1 cas à Kindia, 1 à Lola, 1 cas à Mali, avec 11 décès. Sur les 7 localités citées, 5 se situent en Basse Guinée. Les deux autres sont reparties entre la Moyenne Guinée et la Guinée forestière.

Le bilan global est de 2.758 cas confirmés dont 1.699 décès confirmés.

Dans cette dernière campagne de riposte contre Ebola, la coordination nationale de lutte tente de vaincre les dernières poches de réticence aux équipes anti-Ebola. Des réticences qui se manifestent par "des enterrements non sécurisés des corps, la fuite de sujets contacts et le déplacement des corps d'une localité à une autre". Dans cette guerre contre Ebola, le chef de l'Etat guinéen Alpha Condé multiplie les appels à l'endroit des populations et des chefs religieux, afin qu'ils s'impliquent réellement dans cette riposte. Alpha Condé ne cesse de rappeler que le gouvernement a fait "d' énormes efforts" dans cette lutte contre Ebola, tout en rappelant que cette dernière phase est "décisive", et requiert la vigilance de tous.

Dans une déclaration faite vendredi dernier, le président guinéen a appelé les Imams à "renforcer la sensibilisation pour lutter contre la maladie'' et a recommandé "d'éviter de prier sur des corps non sécurisés". Pour combattre les folles rumeurs dans les établissements scolaires, afin d'éviter que cela ait un impact sur la " démotivation" des parents d'élèves et des élèves, le ministre guinéen de l'Enseignement pré universitaire et de l’Alphabétisation, Dr Ibrahima Kourouma, a entrepris une tournée dans le pays pour sensibiliser les milieux scolaires. Les folles rumeurs de pulvérisation dans les écoles ont causé des perturbations il y a quelques jours dans les écoles de la capitale et dans certaines préfectures, parfois sur fond de violence. Ces incidents exposent le personnel de la Croix-Rouge à la violence de certains citoyens.