La foule hilare filmant un lynchage d'Africains dans le métro, le 28 septembre à New Delhi. La foule hilare filmant un lynchage d'Africains dans le métro, le 28 septembre à New Delhi.  Trois étudiants africains ont été violemment pris à partie, dimanche 28 septembre, par une foule d’Indiens dans le métro de New Delhi. La scène, filmée par des passants, a fait le tour du web.

L’action se déroule à la station de métro Rajiv Chowk de New Delhi. Dimanche 28 septembre en fin d'apreès-midi, rapporte le site des Observateurs de France 24, de violents heurts éclatent entre des Indiens et trois étudiants africains (deux Gabonais et un Burkinabé). Sur la vidéo qui dure à peine 6 minutes, ont voit les coups de bâtons et de chaises pleuvoir sur les infortunés, sous les acclamations de la foule. Les trois jeunes victimes de cet accès de violence hystérique étaient venus à New Delhi pour participer à une fête avant de rentrer le lendemain à Noida, en banlieue.

Une femme aurait porté des accusations de harcèlement à leur encontre, ce qui aurait déclenché les réactions hostiles. Mais elle se serait volatilisée sans déposer de plainte d’après le Times Of India. Selon un ami des étudiants, témoin de la scène cité par France 24, les trois hommes auraient répondu en hindi à des Indiens qui les prenaient en photo "comme s’ils étaient des animaux dans un zoo ". Il y a eu de vifs échanges mais ça n’est pas allé plus loin. C’est lorsqu’ils sont sortis à la station Rajiv Chowk pour prendre leur correspondance qu’ils ont été pris à partie par des personnes qui les ont accusé d’avoir harcelé une fille indienne [ce qu'ils ont nié, NDLR]. Le ton est monté, il y a eu des insultes de part et d’autres et ça a dégénéré.

Les policiers présents sur place (dont l'un a même souri de la tournure prise par les événements) se sont prudemment mis à l'écart pendant que les trois étudiants grimpaient sur le poste de police pour tenter d'achapper aux coups. Ce sont des usagers du métro qui se sont finalement interposés avant l’arrivée des renforts. Deux des étudiants ont eu des entailles à la tête, et un autre a dû être opéré au bras.

"Climat de Xénophobie"

La police de New Delhi, saisie par les ambassades gabonaise et burkinabè, a annoncé l’ouverture d’une enquête pour "émeute". Elle cherche à identifier les auteurs des violences grâces aux vidéos des caméras de surveillance. Le diplomate gabonais, contacté par France 24, a quant à lui dénoncé " l’atmosphère de xénophobie qui règne actuellement en Inde".

De fait, ces derniers mois, les incidents racistes touchant les Subsahariens résidant en Inde se sont multipliés. Ainsi 21 étudiants congolais avaient par exemple été interpellés en juin 2013, après une rixe provoquée par de jeunes Indiens dans le nord du pays. En janvier dernier, les autorités de la ville de New Delhi avaient entrepris une vaste opération à Khirki, un quartier populaire du sud de la capitale, procédant à des contrôles inopinés sur des ressortissants africains puis à des expulsions. Un ministre du gouvernement indien n’avait pas hésité à qualifier les Nigérians résidant en Inde de "cancer", avant de s’excuser.