Depuis l’annonce de la saisie de la cargaison d’argent qui appartiendrait au Président Alpha Condé à Dakar, les réactions se multiplient. L’opposant en exil, Bah Oury voit derrière cette affaire une ‘’opération de blanchiment des capitaux’’.

Ce week-end,  la presse sénégalaise a relayé une inf

ormation portant sur l’interception par les douaniers sénégalais de l’équivalent en dollars et en euros de 4 milliards de francs Cfa, en provenance de Conakry, et qui devaient aboutir à des banques de Dubaï. Même si la Banque Centrale guinéenne a tenté d’apporter une certaine ‘’lumière’’ autour de cette affaire, le vice-président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), ne croit pas du tout en la version de la mère de banques en Guinée. L’opposant relève quelques points dans cette opération, plutôt déconcertants.

‘’Les professionnels de la banque savent que la Banque Centrale n'exporte que des billets mutilés vers les banques centrales qui ont émis ces billets en échange de billets valides. Dans ce cas de figure, la destination serait Francfort pour l'Euro et la Réserve Fédérale à Washington pour le dollar et nullement Dubaï. De même l'approvisionnement des comptes de la BCRG domiciliés chez ses correspondants ne s'effectue que par des transferts de monnaie scripturale (écriture comptable)’’, relève Bah Oury en exil.

Selon lui, l'alimentation du compte de correspondant ne peut nullement se faire en monnaie fiduciaire (billets). ‘’La réaction des autorités douanières sénégalaises est donc par conséquent conforme à l'observation des normes internationales de mouvements des capitaux’’, explique-t-il.

Et d’ajouter : ‘’Ces entorses à l'orthodoxie bancaire accréditent la thèse du caractère douteux de l'opération incriminée. Ceci relève manifestement d'une opération de blanchiment des capitaux’’, déclare Bah Oury.

Que ces fonds appartiennent, dit-il,  au Chef de l'Etat guinéen ou pas, est secondaire au regard de gravité des faits dont se rend coupable la BCRG. ‘’Elle a publiquement endossé la responsabilité d'effectuer pour son propre compte ou pour le compte de tiers, des opérations de blanchiments de capitaux. Cette déduction est consécutive à une simple analyse technique de l'opération’’, laisse entendre le vice-président de l’UFDG, qui demande à ce que l’assemblée nationale exige des explications sur cette affaire.

‘’L'assemblée nationale quant à elle devrait exiger d'entendre le Gouverneur de la BCRG et le Ministre de l'Economie et des Finances et celui Délégué au Budget pour apporter la lumière sur ce nouveau scandale financier en Guinée », formule Bah Oury.

Pour rappel c’est le 8 août dernier, les douaniers sénégalais ont intercepté et saisi des valeurs monétaires débarquées d’un aéronef en provenance de Conakry, et qui devaient embarquer sur l’avion de la compagnie Emirates reliant Dakar à Dubaï.

Les autorités de la Banque centrale devraient s’expliquer dans les prochaines heures sur cette affaire qui  continue de faire couler d’encre et salives en Guinée.