COUPE DU MONDE - Humiliés, ridiculisés, anéantis, atomisés... il n'y a pas de mot trop fort pour qualifier la déroute de la Seleçao face à la Mannschaft. Imaginez: la coupe du monde de tout un peuple, au Brésil. Une coupe du monde que le Brésil n'avait pas le droit de perdre. Ils l'ont perdue. Et de quelle façon! Certes, la blessure de l'attaquant vedette Neymar et l'absence du défenseur Thiago Silva (2e carton jaune au match précédent) faisaient douter de la capacité du Brésil à prendre la mesure de l'équipe d'Allemagne.

Mais de là à imaginer que l'Allemagne mènerait dans cette demi-finale 5 à 0 au bout d'une demie heure de jeu... Perdre 7-1, ce n'était jamais arrivé à la Seleçao depuis l'après-guerre, et seulement deux fois auparavant.

La détresse des Brésiliens

Plus étonnant, en revanche, on a vu de nombreux supporters quitter le stade à la mi-temps afin de ne pas boire le calice jusqu'à la lie. Stupéfiant lorsque l'on connait la ferveur des fans brésiliens, qui supportent d'ordinaire leur équipe jusqu'à la dernière minute, même lorsqu'ils perdent. Cette fois, le stade d'Horizonte s'est rapidement vidé et l'attaquant Fred a été copieusement sifflé. A posteriori, ils ont bien fait puisque leur équipe a encaissé 2 nouveaux buts en seconde mi-temps.

Preuve s'il en fallait que cette élimination sur un score aussi lourd est un drame national, la présidente du Brésil Dilma Youssef a envoyé un deuil de "condoléances": "Je me sens énormément triste pour nous tous, pour nos supporters et nos joueurs". Un internaute a complété en invectivant la présidente: "maintenant nous voulons des hôpitaux et des écoles".

On craint à présent que les manifestations qui s'étaient calmées le temps de la Coupe du monde, ne reviennent sur le devant de la scène. Des premiers heurts ont d'ailleurs eu lieu aux abords du stade, suite à la déception, mais heureusement sans gravité.

Sous le mot-clé "vergonha" sur Twitter, les fans brésiliens ont clamé toute la honte que leur inspire leur équipe. Peu à peu, la détresse a fait place à l'agacement. Les plus extrêmes sont même allé jusqu'à brûler le drapeau brésilien.

Huffigton