La Fédération internationale de football (Fifa) a maintenu l’élection de son prochain président à la date du 26 février 2016. La Fifa a également indiqué que la candidature du Français Michel Platini ne serait pas examinée durant sa suspension de 90 jours.

Le Comité exécutif a par ailleurs étudié des réformes importantes, dont la limitation d’âge et de mandats pour son futur patron.

On ne sait toujours pas si le Français Michel Platini, suspendu jusqu’au 5 janvier 2016 par la Commission d’Ethique de la Fifa, pourra se présenter à la présidence de la Fédération internationale de football. Mais une chose est sûre : le maintien au 26 février 2016 de l’élection, décrété ce 20 octobre 2015 par le comité exécutif, le « gouvernement » de la Fifa, n’arrange pas les affaires du président de la confédération européenne de football (Uefa). En effet, la candidature de l’ancien footballeur ne sera pas étudiée durant sa suspension de 90 jours, a indiqué la commission électorale de la Fifa. Or, la validation des dossiers doit en principe intervenir au plus tard le 26 janvier. De plus, ce sont ceux qui ont condamné l’intéressé qui se pencheront sur sa légitimité pour le scrutin.

Michel Platini est soupçonné d’avoir illégitimement perçu 2 millions de francs suisses, en 2011, de la part de Joseph Blatter, le président démissionnaire de la Fifa, lui aussi suspendu 90 jours. Pour rappel, Michel Platini a fait appel de sa sanction auprès de la Commission d’Ethique. En cas d’échec, il pourrait saisir le Tribunal arbitral du sport, la juridiction sportive suprême, pour que sa suspension soit « gelée ».

Le dossier Platini-Blatter et les soupçons de corruption sur l’attribution de la Coupe du monde 2006 à l’Allemagne n’étaient toute fois pas au menu du Comité exécutif extraordinaire, ce mardi. La réunion, dirigée par le président intérimaire Issa Hayatou, s’est focalisée comme prévue sur des réformes visant à améliorer le fonctionnement et surtout l’image de la Fifa. Sous l’égide d’une commission spécialisée, deux propositions majeures ont été faites : le futur patron ne pourra pas avoir plus de 74 ans et il ne pourra pas rester en place plus de trois mandats, soit douze ans. Une évolution qui avait pourtant été rejetée par la Fifa ces dernières années. Joseph Blatter avait ainsi été réélu à l'âge de 79 ans pour un cinquième mandat, le 29 mai dernier.

Ces propositions doivent encore être finalisées et validées lors du prochain Comité exécutif du 2-3 décembre. Elles devront ensuite être approuvées lors d’un Congrès de la Fifa, le 26 février. Le Comité exécutif (ComEx) de la Fifa a par ailleurs adopté le principe d’une plus grande transparence concernant les activités du Comité d'éthique, jusqu'ici forcé de travailler dans la confidentialité la plus totale...

Sur la transparence au sein de la Fifa,

- Publication annuelle des rémunérations du président, des membres du gouvernement du foot mondial, du secrétaire général et des présidents de toutes les commissions indépendantes et juridiques.

- Rémunérations de ces personnes étudiées et décidées par une Commission des rémunérations indépendante.

Sur la gouvernance de la Fifa,

- Le Comité exécutif, rebaptisé « Conseil de la Fifa », ne devrait plus avoir de pouvoir exécutif sur les politiques qu'il décide, notamment celles qui concernent les fonds à recevoir ou à allouer. Ses membres seraient élus par les fédérations nationales lors des congrès des confédérations continentales, et soumis à un contrôle d'intégrité.

- Le secrétaire général de la Fifa, exerçant des fonctions de directeur général, devrait mettre en œuvre les décisions du Conseil, et ne pourrait être limogé que par celui-ci.

- Création d'un Conseil de conformité.

Par RFI

Mamadou Lamarana LY