Le gouvernement de Russie a approuvé l'idée de création de la première faculté islamique en Crimée. L'idée a été initiée par le Conseil supérieur des Musulmans de Crimée, de concert avec le Conseil supérieur des Musulmans de Russie (CSMR).

Jusqu'à présent il y a eu plusieurs médersas sur le territoire de la péninsule de Crimée. Leur nombre exact est inconnu. Dans une de ses interventions, le mufti de Crimée Emirali Ablaev a parlé de six universités musulmanes. Cependant, ce chiffre semble être exagéré : tous les établissements d'enseignement désignés comme médersas ne le sont pas en réalité. Cet été, des spécialistes de l'Institut d'orientalisme de l'Académie des sciences de Russie se rendront en Crimée pour se familiariser avec le système de l'enseignement islamique. Le directeur du Centre d'étude des régions de Russie à l'Institut d'orientalisme Alikber Alikberov explique les objectifs de ce prochain déplacement :

« Etant donné que la Crimée est redevenue partie intégrante de la Russie, il est question d'aider les chercheurs, les établissements d'enseignement et la communauté musulmane à organiser un système d'enseignement musulman de haute qualité. Nous nous sommes entendus avec nos collègues criméens sur le fait que pendant l'été prochain, nous nous rendrons en Crimée pour deux semaines environ en vue de visiter des établissements d'enseignement islamique en place, nous familiariser avec leurs programmes et évaluer leur niveau. »

En Russie, le système d'enseignement islamique comprend trois niveaux : maktab-médersa-centre universitaire islamique. La Russie compte actuellement sept centres islamiques et chacun d'entre eux a un partenaire laïc, une université qui aide les Musulmans à former des enseignants, fournit des ouvrages didactiques, etc.

En Crimée il n'y a rien de semblable. La première médersa s'est ouverte à Simféropol (capitale de la République de Crimée) en 1993. Au début les études y duraient 2 ans, à présent le délai est réduit à 3 ou 4 mois. Chaque promotion compte de 10 à 15 personnes. Il va de soi que cet établissement ne peut pas être nommé médersa. Mais il y a aussi des médersas importantes comportant une centaine d'élèves. Dans ces médersas, les études durent 3 ans. Près de la moitié des enseignants y sont des citoyens de Turquie.

La situation avec les enseignants ressemble à celle de la Russie des années 1990. Par contre, à l'heure actuelle les enseignants étrangers sont très rares dans les universités islamiques de Moscou, du Tatarstan et des républiques du Caucase du Nord. Cependant des théologiens réputés des Etats islamiques vont souvent en Russie pour donner des conférences. Ainsi le docteur en charia Mohammad Abou al Fattah al-Bayanouni du Koweït a séjourné pendant une semaine à Kazan, capitale du Tatarstan, où il a donné des conférences à l'Université islamique de Russie.

 

Les Musulmans de Crimée ne font que leurs premiers pas conduisant à l'intégration dans le système russe de l'enseignement islamique. Les travaux d'été des spécialistes de Moscou permettront de transformer et de mieux organiser le travail des médersas criméennes. Les élèves de Crimée n’auront plus à se rendre dans des pays arabes ou en Turquie pour faire des études islamiques supérieures : une faculté islamique sera ouverte en Crimée.

Source : La Voix de la Russie