Les résultats nationaux du premier tour de l'élection présidentielle de dimanche en Guinée ne devraient pas être connus avant la fin de la semaine au plus tôt, a déclaré mercredi 14 octobre la commission électorale. Selon elle, le scrutin a fortement mobilisé une participation de 75%.

Si les premiers résultats partiels devraient être publiés dans la soirée de mercredi 14 octobre, il faudra encore attendre pour connaître avec certitude le nom du prochain président du pays. À la mi-journée, la commission avait reçu les procès-verbaux de deux des cinq communes de la capitale, Conakry, d’une préfecture sur 33, ainsi que 11 des 18 ambassades du pays. Les résultats de plusieurs autres préfectures étaient en cours d’acheminement.

« Nous espérons que toutes les circonscriptions auront fini et que nous auront envoyé les résultats a partir de vendredi après-midi où nous allons faire les totaux provisoires », a ajouté Amadou Salif Kébé, porte-parole de la Commission électorale nationale indépendante (Céni). Légalement, la Céni dispose de 72 heures après réception du dernier procès-verbal en provenance des quelque 14 000 bureaux de vote pour annoncer les résultats. « La journée du 11 octobre 2015 a été fondamentalement caractérisée par la sérénité, le calme et un engouement exceptionnel », a par ailleurs rapporté la Céni dans un communiqué. « Selon les premières informations […] le taux de participation à cette élection est d’environ 75% », ajoute la Céni, particulièrement en raison de problèmes logistiques ayant émaillé le vote.

Le chef de la mission d’observation de l’Union européenne, Frank Engel, avait ainsi fustigé « l’impréparation », voire « la désorganisation totale », de la Céni. Il a notamment jugé « extraordinaire » que la commission ait à plusieurs reprises dimanche pris des décisions modifiant les règles du scrutin, « d’autant plus que certaines sont en contradiction avec le Code électoral. Une Céni préparée à l’élection ne doit pas prendre des décisions pendant le vote ». Dénonçant une « mascarade électorale », les sept candidats affrontant le président sortant Alpha Condé ont réclamé l’annulation du premier tour. Le chef de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, a promis lundi de mobiliser ses partisans dans la rue faute, selon lui, d’institutions indépendantes pour se faire entendre.

Alarmée, la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, a dit suivre « avec attention l’évolution de la situation en Guinée. Elle a d’ores et déjà prévenu que « toute personne qui commet, ordonne, incite, encourage ou contribue de toute autre manière à la commission de crimes atroces relevant de la compétence de la CPI est passible de poursuites ».

Par Jeune Afrique avec AFP

Mamadou Lamarana LY pour maguinee.com