Gilles Kounou, Jean-Noël Adjaho, Guèdègbé Ronald et Luc Alapini n’arrivent plus à contenir leur joie. Leur application Sisileko a remporté un prix de 8 000 euros lors d’un hackathon organisé du 10 au 13 septembre, à Cotonou, dans le cadre du Fonds francophone pour l’innovation numérique (FFIN) mis en place par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

« Nous sommes très contents. C’est la première fois que nous participons à un hackathon bien que nous travaillions ensemble depuis des années. Nous avons été sensibles au thème de la protection de l’environnement », souligne Gilles Kounou, ingénieur en électronique, le leader de l’équipe lauréate.

L’application Sisileko (« Sisi arrête », en langue fongbè du Bénin), qui n’est encore qu’un prototype, se veut un réseau municipal de poubelles connectées grâce à des modules de capteur. « Ces capteurs sont utilisés non seulement pour monitorer la présence physique des poubelles dans la ville, mais aussi pour monitorer la présence de dioxyde de carbone et le niveau d’humidité dans l’environnement immédiat », explique Gilles. A terme, un développement poussé de la plate-forme pourrait être utile pour prévenir les inondations auxquelles sont régulièrement confrontées les populations de Cotonou.

Lors de cet innovathon, un deuxième prix de 4 000 euros a été décerné à l’équipe de Franco Aihonnou qui a mis au point une plate-forme participative écocitoyenne à caractère ludique dénommée Ecoville. La plate-forme encourage les utilisateurs à poser des actes écocitoyens, comme la participation à des campagnes de salubrité ou le recyclage des déchets.

« Plus les utilisateurs participent à des événements écocitoyens tangibles, plus ils gagnent des points qui peuvent être crédités sur leur compte. Ils peuvent ensuite les échanger contre des bons grâce à la responsabilité sociale de partenaires qui nous accompagnent », explique Franco Aihonnou. Un troisième prix de 2 000 euros a été décerné à une équipe de cinq personnes pour leur application Money Zounko. Une plate-forme qui donne une valeur monétique aux déchets recyclables et qui met en relation, revendeurs et structures de revalorisation de ces déchets.

Karim Sy, fondateur sénégalais de Jokkolabs, premier espace de travail collaboratif et laboratoire numérique en Afrique francophone, membre du jury de ce concours dénommé « 55H, l’innovathon de la francophonie », a été surpris par le niveau de créativité des jeunes Béninois « qui se sont montrés capables de créer des applications innovantes dans un sprint de 55 heures sur un thème limité ». Une cinquantaine de jeunes développeurs répartis en 17 équipes ont pris part à la compétition.

Le « 55H, l’innovathon de la francophonie » a été institué par l’Organisation internationale de la francophonie à travers son nouveau Fonds francophone de l’innovation numérique (FFIN). Le hackathon vise à « stimuler la créativité numérique pour qu’elle puisse répondre à des besoins locaux dans les différents pays concernés p ar la phase pilote du projet que sont le Bénin, le Gabon, le Maroc, Haïti et le Sénégal », rappelle Éric Adja, directeur de la Francophonie numérique. L’étape du Bénin terminée, les regards sont désormais tournés vers Dakar où attendent déjà des geeks pour rivaliser de créations et d’innovations.