Les nombreuses arrestations d’émigrés intervenues le week-end dernier en Angola ont provoqué un tollé international. 3045 personnes de 35 nationalités différentes ont été arrêtées à Luanda et dans 17 villes angolaises. 884 personnes ont ensuite été gardées en détention.

 La Chine a été la première à réagir : « Le Ministère des Affaires étrangères et l'Ambassade de Chine en Angola ont immédiatement fait des démarches auprès de la partie angolaise, lui demandant de garantir effectivement les droits et intérêts légitimes des ressortissants chinois dans le pays et de traiter adéquatement et rapidement cette affaire selon la loi. » a déclaré dès lundi la porte-parole du Ministère des Affaires étrangères Hua Chunying. Ainsi, la plupart des ressortissants chinois ont été rapidement libérés. Mais les pays africains n’ont pas reçu la même écoute : Sanoussy Bantama Sow, ministre Ministre en charge de la diaspora de Guinée s’en est offusqué : « C’est du mépris » a-t-il lancé à Guinée Matin, constatant que l’ambassadeur d’Angola en Guinée refusait de communiquer avec lui.

Le ministre s’est également indigné du fait que des personnes ont même été arrêtées à l’intérieur des mosquées : « Il y a onze mosquées en Angola et neuf appartiennent aux Guinéens. Il y a eu des arrestations à l’intérieur des mosquées, dans les maisons et dans les boutiques… », a déploré le ministre. Après les Congolais, les Guinéens constituent la seconde communauté étrangère en Angola, essentiellement active dans le petit commerce.

 A Dakar, selon l’APS, les organisations de défense des droits humains se sont émues : « Les ressortissants africains sont violemment arrêtés dans les rues de Luanda, à leur domicile ou sur leur lieu de travail avant d'être transportés vers le centre de rétention de Trinita, à 30 kilomètres de Luanda, et certains sont rapatriés de force. Là-bas, ils sont détenus dans des conditions cruelles, inhumaines, humiliantes et dégradantes », déclarent-elles, dénonçant également des pratiques d’extorsion et de racket.

 Même son de cloche en Mauritanie où le Rassemblement des Forces Démocratiques s’est indigné de « la situation désastreuse vécue par les Mauritaniens d’Angola » et a réclamé « une intervention rapide du gouvernement en vue de trouver une solution à ce problème en leur fournissant l’assistance adéquate dont ils ont besoin pour poursuivre leurs activités dans ce pays». Alors que Mali Actu titrait « Massacres de Ouest-africains en Angola Ça suffit !!! »

 Les organisations comme Amnesty International et la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) ont également réagi en demandant aux autorités angolaises « de mettre immédiatement un terme aux pratiques d’arrestation et de détention arbitraire perpétrées par les forces de sécurité ».

Agence ecofin