Huit personnes appartenant à une mission d'information et de prévention contre le virus Ebola ont été tuées dans le village de Womé, dans le sud de la Guinée, a annoncé le gouvernement, vendredi 19 septembre, selon un nouveau bilan officiel. Elles avaient disparu, mardi, après des heurts survenus lors d'une campagne de sensibilisation au virus qui avait fait 21 blessés. Un précédent bilan communiqué jeudi soir avait fait état de sept morts sur neuf disparus.

La délégation avait été accueillie « à coups de pierre et de bâton », avait raconté un de ses membres. « Les manifestants soupçonnaient l'équipe d'être venue les tuer parce que, selon eux, Ebola n'est qu'une invention des Blancs pour tuer les Noirs » , a-t-il poursuivi.

COUPS DE MACHETTE

Les corps des victimes ont été retrouvés jeudi, certains portant « des coups de machette » a indiqué le ministre guinéen de la communication, Alhoussein Kaké Makanéra. « C'est vraiment triste et c'est dur à croire, mais ils ont été tués froidement par les villageois de Womé » a ajouté le porte-parole du gouvernement, Albert Damantang Camara. Le gouverneur de Womé, Lancéi Condé, a dénoncé, jeudi, « des gens tapis dans l'ombre qui manipulent les populations ».

Il n’est pas toujours simple d’avoir les bons réflexes pour respecter l’environnement ... découvrez l’idée lumineuse de Récylum pour simplifier votre quotidien ! La lutte contre Ebola s'était déjà heurtée à des réactions de déni, parfois violentes, des populations, mais c'est la première fois qu'elles aboutissent à des morts.

 CONFINEMENT INTÉGRAL EN SIERRA LEONE

La population de la Sierra Leone, également touchée par le virus, vient, elle, d'entrer dans une période de confinement intégral pour trois jours. Une mesure d'une ampleur inédite qui doit permettre aux autorités de mener une campagne de porte-à-porte géante visant les six millions d'habitants du pays.

La population sera autorisée à sortir pour des nécessités essentielles, comme chercher de l'eau, et à aller prier à proximité à l'église ou à la mosquée après 18 heure, a expliqué Steven Gaojia, le coordinateur national du Centre d'opérations d'urgence gouvernemental.

Les autorités ont mobilisé près de 30 000 personnels, pour rendre visite à 1,5 million de foyers à partir de minuit heure locale, dans la nuit de jeudi à vendredi. Les équipes distribueront à chaque foyer un savon et des documents sur Ebola et installeront dans chaque quartier des comités de veille. Elles n'entreront cependant pas dans les domiciles et alerteront les services spécialisés si elles découvrent des malades ou des morts, a précisé le gouvernement.

 

S'attendant à une augmentation des cas recensés (1 673 déjà, dont 562 morts) qui pourrait aller jusqu'à 20 % lors de cette opération, les autorités ont prévu des lits supplémentaires dans tout le pays, dont près de 200 autour de la capitale, Freetown.