Alain Juppé, ex-ministre des Affaires étrangères, a indiqué dimanche sur son blog ne pas comprendre la stratégie du gouvernement israélien. Après avoir dit en préambule que la France est l'amie d'Israël et des Palestiniens et que « la sécurité d'Israël est, pour la France, une exigence absolue », le maire de Bordeaux écrit qu'il ne « comprend pas la stratégie du gouvernement israélien » et se demande ce qu'Israël « peut espérer de son offensive actuelle contre la bien dénommée « bande de Gaza » (...) où il cherche à détruire les bases du Hamas mais où l'on voit surtout des familles terrorisées prises au piège sous les bombardements de Tsahal ».

« Il faut un cessez-le-feu immédiat »

« Que peut-il attendre de plus d'une telle opération que de celles qui l'ont précédées, sinon l'accumulation des morts, l'exaspération de la haine, la radicalisation des terroristes qui ne rêvent que de guerre », ajoute-t-il.

Selon lui, « il faut un cessez-le-feu immédiat, ouvrant la voie à une reprise de la discussion comme l'a réclamé sur place le ministre français des Affaires étrangères (ndlr: Laurent Fabius) à l'occasion d'une visite méritoire même si elle reste pour l'instant inefficiente ».

Juppé se montre ensuite pessimiste quant « à la recherche d'une solution politique qui permette aux Israéliens et aux Palestiniens de vivre en paix sur la terre de leurs ancêtres ».

Les manifestations ? « Oui, mais pas dans la violence »

Concernant les violences qui ont émaillé le rassemblement non autorisé de soutien au peuple palestinien samedi à Paris, M. Juppé estime que « ceux qui veulent exprimer leur soutien à l'une ou l'autre cause en ont naturellement le droit ». « Mais ils n'ont pas le droit de le faire par la violence de rue, la haine de l'autre, la résurgence du racisme et de l'antisémitisme », juge-t-il.

Il encourage le gouvernement à « faire preuve de la plus grande fermeté pour prévenir ou punir ces violations de la lettre et de l'esprit de notre idéal républicain ».